Gabriel a passé trois mois en Ecosse grâce à la bourse de mobilité sortante du Labex EFL. Un séjour de trois mois qui lui a permis de confronter ses méthodes et ses expériences au monde de la recherche anglo-saxonne. Au delà des rencontres et de la découverte d’une autre culture, Gabriel explique ainsi avoir pu ouvrir son horizon de recherche. Interview.
Combien de temps a duré ton séjour en Écosse?
J’ai séjourné à l’Université d’Edimbourg (une des deux universités de la ville) du 15 septembre au 15 décembre.
À quel laboratoire étais-tu rattaché?
À l’école de Philosophie, Psychologie et Sciences du langage. Au sein de cette école, j’ai spécifiquement travaillé avec deux professeurs : Holly Branigan (directrice de département et spécialiste de psychologie cognitive), et Hannah Rohde (spécialiste en pragmatique).
Dans quel but as-tu effectué cette demande de bourse de mobilité?
Pour élargir mon horizon et découvrir de nouvelles méthodes de travail. Ma thèse s’attache à analyser la variation sociolinguistique en français, et tente de comprendre comment les individus s’adaptent au contexte de la communication dans leur façon de parler. Au début de ma thèse, je souhaitais travailler sur le français et l’anglais, pour progressivement abandonner l’anglais et me concentrer quasiment exclusivement sur le français. En allant à Edimbourg, je souhaitais retrouver cette variété linguistique que j’avais perdu dans mon projet de thèse, étudier les points de variation sociolinguistique que je n’allais pas forcément retrouver en français. J’ai ainsi fait le plein de pistes de travail et de réflexion, que j’utiliserai éventuellement dans un projet plus large (type postdoc), ou bien pour étayer un chapitre complémentaires de ma thèse sur la langue anglaise.
Et au niveau des méthodes expérimentales? As-tu découvert de nouvelles façons de travailler?
Complètement. Au sein de mon laboratoire de rattachement à Paris 7 (LLF), nous avons une approche très formelle de la linguistique, que j’ai moins retrouvé à Edimbourg. Là-bas, l’aspect psycholinguistique était beaucoup plus poussé, ce qui induisait d’autres méthodes de travail, comme le priming (amorcage) qui est moins utilisé chez nous. Ce sont des pistes que je ne m’interdis pas de creuser pour ma troisième année.
Justement, quels sont tes projets pour le futur?
J’espère toujours finir ma thèse en trois ans, donc soutenir l’année prochaine. J’ai la chance d’avoir obtenu une autre bourse de la région Ile-de-France. Je prévois donc de retourner à Edimbourg avant la fin de l’année pour y revoir les personnes avec qui j’ai commencé à collaborer ainsi que mon référent externe, Christophe Scheepers, à l’Université de Glasgow, qui est spécialisé dans les expériences d’eye-tracking et les statistiques.
Pour finir, que t’a apporté cette bourse de mobilité du Labex EFL?
Elle m’a permis d’entrer en collaboration avec des personnes avec qui je ne pensais pas que c’était possible. J’ai tissé des liens directs avec des chercheurs d’Edimbourg, qui ont été renforcés par la mise en place d’une expérience que j’ai réalisée là-bas, potentiellement utile à ma thèse. J’ai aussi rencontré de nouvelles méthodes de travail et une nouvelle façon d’appréhender mon sujet de recherche. Tout cela me permet maintenant d’introduire une tonalité crosslinguistique à ma thèse que j’avais perdue au fil de ma rédaction et que j’ai retouvée en Ecosse.
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